Un alibi de rêve
François Salvaing

publication 4 avril 2007
10,00 € (9,48 € HT)

Un alibi de rêve, François Salvaing, préface de Jaume Melendres, illustration de couverture et vignettes intérieures de Mickaël Mohamed Schmitt, nouvelle, collection « Texte au carré », 14x14 cm, 48p., 2007, ISBN : 978.2.913388.62.8

Présentation

On est sur ma trace, on ne va pas tarder à surgir et déchirer mes apparences. Il est urgent que je commette un crime, voire deux, ou davantage. Sinon je serai humilié - j’en suis atrocement conscient - de ne pas en savoir plus que ceux qui se tiendront sur le pas de ma porte, en chemisette et gilet pare-balles, mâchonnant des phrases si bien construites qu’ils n’auront pas besoin de les habiter.

Un homme voyage à vélo. La nuit il fait des cauchemars et ne sait plus ce qui appartient au réel, ce qui vient des rêves. Cet homme s’apprête à commettre un crime. Il a déjà tué par le passé. Parce qu’il est gentil et qu’il veut faire plaisir à sa maman.
Avec un brio incontestable, François Salvaing nous met dans la peau d’un assassin. Un serial killer en proie aux troubles de la personnalité. En s’inspirant de L’Affaire de la rue de Lourcine d’Eugène Labiche, le nouvelliste remonte à travers son monologue halluciné les rouages de la folie meurtrière. C’est alerte, vif et intelligent. Un pur moment de littérature.

- Lecture en ligne de François Salvaing sur le site de la webradio de Libération (merci à Frédérique Roussel)

C’est l’histoire terrible et froide d’un homme ou plutôt d’un fils et de sa mère, une mère complice évidemment... (« Le moins qu’on puisse dire à la décharge d’Agnès, de Barbara et même de Clotilde : Maman n’était pas une circonstance favorable. N’est pas. »). Un va-et-vient tragique entre rêves (nécessairement torturés) et réalité (donc douloureuse). François Salvaing nous emmène dans les méandres de la pensée de ce personnage avant un dénouement cruel dans les deux dernières pages. Les éditions Cadex nous ont encore gatés !
- Librairie Vaux Livres

Extrait

Je rêverais de pouvoir, avant de m’endormir, passer commande de mes rêves. Dream service, un cauchemar s’il vous plaît et n’oubliez pas de le saupoudrer de connotations explicitement érotiques. Dream service, direction Scandinavie, d’urgence. Dream service, sortez-moi Maman de la tête.
Il y a des moyens, je les ai pratiqués, d’aider les rêves à prendre certaines tonalités désirées. Les hallucinogènes, le cinéma. Tout de même, cela n’atteint pas la précision où, depuis quelque temps, j’aimerais parvenir. J’ai acheté des cartes, des guides, une monographie sur Munch, tout Strindberg, j’écoute du Grieg, du Sibelius, un jazzman nommé Vasala. J’essaie de m’imbiber de Scandinavie. De jour, je progresse. A preuve, hier, sur un marché où je passais, j’ai été littéralement aimanté, entre vingt étals, vers une vendeuse de cartes postales qui s’est avérée danoise.
La nuit, je n’ai pas autant de réussite.

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« C’est une émeute, avait dit l’un des hommes. Un soulèvement populaire, avait ajouté l’autre. Les carabiniers du village avaient fini par se décider à venir voir ce qui se passait. Ils avaient aidé les deux hommes à remonter dans leur autocar qui s’était enfui. À Santa Maria di Momentana, les maçons avaient achevé de monter le mur de briques. La Madonna était cloîtrée, hiératique. En bas, trois femmes caressaient l’enfant sous la robe qui frémissait. Le printemps était là en cette année 1944. »
Michaël Glück
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