Fragments d’un meurtre
Jean-Claude Hauc

publication 1991
Ouvrage épuisé

Fragments d'un meurtre, Jean-Claude Hauc, récit, papier froissé de Ladislas Kijno, coll. L'Ostiaque, 14x21 cm, 168 p., 1991, 14€, ISBN : 2.905910.20.8

Présentation

Une plage déserte du nord de l’Europe. Un homme et une femme vont connaître le choc de la rencontre, ce mélange de leurs êtres dans ce qu’ils ont de plus inavouable. Ils vont atteindre leur vide central, éprouver le secret toujours inviolé, toujours intact, qui se love au cœur de la confrontation des désirs. Peut-on s’atteindre soi, atteindre l’autre ? Et cet autre n’est-il pas l’autre de nous-même, fut-il de l’autre sexe ? Eros, qui mélange et réunit les êtres, charrie en lui la violence muette sans laquelle aucune ouverture à soi ou à autrui ne peut opérer. Nécessaire effraction. Criminelle vérité. La jouissance, ce bien non monnayable, aux renchérissements toujours accrus, est le masque érotique de la mort et celui, thanatique alors, de la vie. Elle a cependant son éthique : elle ne ment pas, ni ne s’achète. Depuis toujours les hommes savent qu’elle dit la vérité sur eux. Mais quand ils l’entendent, ils refusent de s’y reconnaître. Avec cette fiction que nous donne Hauc, la littérature cesse d’être un divertissement : elle nous conduit au cœur de cet obscur démon qu’est en nous le réel du désir, ce scandale.

- Philippe Lekeuche, « Dans la rencontre, un meurtre » (extrait) in Le Mensuel, 1991.

Extrait

Elle quitta la promenade du front de mer et s’avança sur le sable humide de la grande plage déserte. Le vent de l’est chassait les nuages dans le ciel. Le cri aigre d’une mouette la fit sursauter. Comme elle s’efforçait de suivre le vol rapide de l’oiseau, elle frissonna et serra frileusement son vêtement sur sa poitrine.
Elle cligna des yeux. C’est alors qu’elle l’aperçut. Il semblait venir à sa rencontre, silhouette imprécise dans la brume légère qui noyait la plage.
Brusquement, il lui sembla que le bruit des vagues se brisant sur la grève redoublait d’intensité.

Votre panier

Votre COMPTE

Non connecté

« J’étais nu près de Deborah nue, nos moiteurs s’évitaient à présent, nous souriions vaguement et parallèlement à un ventilateur harassé qui grinçait au plafond. Il y avait une douceur extrême à ne plus se sentir beaux ni désirés. Nous n’avons pas dormi, je pense. Quoique le dos collé au drap, nous avons flotté sous d’invisibles palmes. »
François Salvaing
De purs désastres, édition aggravée

L’auteur

Le plasticien

La Collection

L’Imaginaire & Matières du seuil Un cri Dans le vent du chemin Le Sens du toucher L’Impatience Marie-Gasparine La Peur et son éclat Le Soleil oiseleur Matière du temps 1 Entrée en matière La Chambre bouleversée Poèmes poids plume L’Italien Résidences secondaires Une voix pour Orphée Le Bruissement des mots Petit Traité d’éducation lubrique (édition 2010) Pour mon ours blanc Quatre écoutes du tonnerre Premières poésies (1950-1955) Parfois Mobilis in mobilier Faire des études pour être mendiant En avant l’enfanfare ! Al dente (de l’amour, du poème et des spaghetti) Bavard au cheval mort et compagnie L’Oiseau de nulle part Une clarté de passage Course libre Circé ou Une agonie d’insecte