Présentation
Un fil d’Ariane entêté innerve les livres de Jean-Claude Hauc : comment « dire » la musique, l’opéra ? Comment l’écriture peut-elle s’emparer des langues pour se mesurer à la voix, d’essence divine, sacrée, sexuelle ? Ces questions prennent aujourd’hui pour réponse la structure d’une sonate, forme ternaire à deux thèmes, où se mêlent, à travers l’évocation du mythe d’Orphée, érudition réelle et fiction de savoir [...]. L’impossible tentation pour un écrivain d’incarner, à l’image d’Orphée, l’homme et la femme, la poésie et la musique, l’impossibilité de faire de son corps une voix incomparable, hante ce livre de Jean-Claude Hauc, en révèle la part maudite. Ce faisant, Une voix pour Orphée résout l’ensemble de son œuvre en un chant silencieux, un faisceau singulier qui éclaire douloureusement notre définitive incomplétude.
– Roland Hélié, « Une voix pour Orphée » (extrait), in Le Mensuel, 1996.