Labyrinthe
Jean-Pierre Chambon

publication 3 avril 2007
7,50 € (7,11 € HT)

Labyrinthe, Jean-Pierre Chambon, encres de Serge Lunal, 32 p., collection L'Anthrope, 12x16,5 cm, poésie, 2007, ISBN : 978.2.913388.61.1

Présentation

Si la photographie fixe les êtres et les paysages, la poésie de Jean-Pierre Chambon ajoute au saisissement du monde l’expression d’une émotion, d’une sensation, d’une atmosphère. Le poète, ici, a mis ses pas, de Marseille à Nantes, de Paris à Tanger, de Lisbonne à Alexandrie, dans ceux des poètes aimés. On croise ici Jacques Réda le Parisien et dans un ancien port, plus loin, c’est William Cliff. Mais ces photographies en vers prolongent, dans le regard du lecteur, un temps jamais aboli dont les ramifications plongent au plus profond de chacun. Le lieu du voyage que nous propose Jean-Pierre Chambon se transforme alors en un dédale maçonné dans la matière instable des rêves. Le lecteur en y pénétrant entre dans un autre monde. Mais le doute, alors, s’installe : des deux mondes, qui peut dire lequel existe ?

« Labyrinthe, le nouveau livre de Jean-Pierre Chambon est, certes, très mince. Il n’en a pas moins l’épaisseur d’un monde d’errances, de fantômes et “chant fantasque” qui soudain dédouble. »
- (Le Dauphiné Libéré, 04/06/2007)

« Et les mots coulent dans une fluidité parfois prise de saccades, au gré des embardées de la vision et du trop-plein des sensations. »
- Jean-Louis Roux (Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, 08/05/2007)

« Dans ce recueil de petit format, Labyrinthe, Jean-Pierre Chambon rapproche des fragments de sa vie, de sa mémoire : ville et écrivains y croisent l’auteur lors de déambulations géographiques et mentales, et semblent constituer autant de repères. « Abandonné / au seul plaisir de me désorienter », le poète tente de trouver un chemin à l’intérieur de ces textes dont les choix formels jalonnent clairement cette errance tranquille : poèmes de structure identique ou proche - vingt-huit vers tournant autour du décasyllabe et de l’alexandrin, rimes - au long desquelles la phrase se déroule sans trop se forcer. Le point d’attache devient donc le texte lui-même, qui est aussi une plongée en soi, ainsi qu’en témoignent les quatre derniers poèmes. Cette mobilité à l’intérieur d’éléments fixes est une façon d’exprimer la singularité de l’écriture qui permet, le temps d’un poème dont on tire ou déroule le fil, de se / s’y retrouver. »
- Ludovic Degroote, CCP N° 15, mars 2008

- Lecture de Labyrinthe par Jean-Pierre Chambon à l’émission Poésie sur parole d’André Velter

Lecture de Jean-Pierre Chambon
Poésie sur parole, France Culture

Extrait

Chaque fois que je débarque à Marseille
(par la route) la même vision m’émerveille :
l’auto file en trombe vers la cité,
quand autour de moi viennent se précipiter
des constructions auxquelles le regard
aurait aimé s’attacher : les quais de la gare
maritime, les silos gigantesques,
les docks et les entrepôts se répétant presque
à l’infini et, dans l’alignement
des façades, le corps massif des bâtiments
dont la composition plus emphatique
symbolise la Compagnie transatlantique.
Tout ce quartier m’enchante. Sans doute est-ce
dû à l’effet d’exaltation de la vitesse :
je suppose qu’en mettant pied à terre
s’édulcorerait une part de son mystère.
Le voyant défiler au coin du pare-
brise, me hantent moins des idées de départs,
d’embarquements pour des contrées lointaines,
que celles de vies recluses, de quarantaines
occupées dans l’indicible pénombre
de ces murs à des labeurs ineptes, de sombres
méditations, ou bien à contempler
la mer et l’écume suppurant de sa plaie.
Quand brusquement la voiture est happée
dans un long tunnel et la vision, décapée
par le noir que trouent les yeux de hibou
des phares - puis le rayon du soir, tout au bout.

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« Maintenant, voici venu pour moi le temps de me décider à faire retour en arrière, de tenter de trousser congrûment quelque chose à ma guise, une sorte d’écriture pure de tout sens civique. Le besoin est sans doute inscrit dans les gènes : pressentiment reptilien que tout disparaîtra d’un coup.
Dany, Piteur, Olivier, il n’y a plus au monde une seule trace d’eux. Tout ce qui reste est en moi. »
Sylvain Fourcassié
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