Présentation
Le premier souvenir intime de Casanova est une hémorragie survenue à l’âge de huit ans et soignée par une guérisseuse. La sorcellerie ne parviendra pas, pourtant, à le guérir définitivement. Il y aura donc de brusques retours, parfois en pleine « lutte » amoureuse. Telle jeune femme se retrouvera, dans quelque position scabreuse, brusquement constellée de gouttelettes de sang. A son plus grand effroi, ou ravissement. Mais l’aventurier et séducteur retrouvera le sang par d’autres voies. Fausse couche, duels... Devant le vertige procuré par son épaisseur, sa couleur à la fois inquiétante et envoûtante, Casanova ne s’attarde pas trop, préfère le rire et la poursuite du catalogo de ses conquêtes. Leur bonheur, aussi. Le sang, ici, n’a que peu à voir avec la violence et la brutalité. « Il constitue simplement le sceau de l’amour » comme le dit superbement Chantal Thomas, citée par Hauc, qui met en valeur, dans cette guirlande bellement illustrée par Daphné Brottet, la vitalité et la gaieté du désespoir du personnage.
– Frédéric Joly (extrait), in Le Mensuel, 2003.