Pleine lucarne
Collectif

publication 1998
21,50  (20,38  HT)

Pleine lucarne, collectif, textes sur le football, dessins deA. Claudé, coll. David, 15x21.5 cm, 216 p., 1998, ISBN : 2.905910.87.9

Présentation

En invitant divers auteurs contemporains à rédiger, suivant leur goût, leur humeur, leur désir, leur dédain bien sûr, des pages nourries du rapport qu’ils entretiennent avec un sport qu’ils pratiquèrent ou non, j’avais l’idée flottante de lignes qui ne se contenteraient pas de décortiquer le pourquoi du comment confortant l’amour ou le mépris de chacun. Lignes joueuses, me disais-je. Lignes qu’ébourifferait en tout sens la création. Lignes offensives en somme, malgré les « tacles » prévisibles de vieilles rancunes et la ténacité rugueuse d’assez sombres chagrins.

Prommesse tenue, suis-je heureux d’avertir. Car ce qui circule ici (ou se dédouble, s’appelle, se contredit avec une saisissante intensité biographique parfois) relève du plaisir et de l’amertume ensemble, du bonheur, de la colère, de la malice comme d’indécrottables enthousiasmes, si bien que cette lucarne, un peu lunaire sans doute, s’ouvre sur un champ moins clos que tant de détracteurs ne le pensent : contradictoirement au destin carcéral auquel il se prête et loin, fort loin, des sinistres ordalies que si souvent la foule y réclama, l’espace où gosses et stars gesticulent ne diffère pas toujours du vert pâturage dont seuls des séraphins en culottes courtes possèdent encore la clé.

 Préface de Lionel Bourg

Michel Besnier, Jean-Nöel Blanc, Lionel Bourg, François de Cornière, Didier Daeninckx, Charles Dobzynski, Michel Dugué, Gérard Gélas, Jacques Josse, Denise le Dantec, Philippe Marchal, Diego Petersen, René Pons, Thierry Renard, Bernard Simeone, Valère Staraselski, Jude Stefan, Claude Vercey et Joël Vernet forment l’équipe de Pleine lucarne.

Extrait

(...) Nous revendiquions cette foi sauvage qui soude et épelle les rêves. Heureux, fiers et forts comme des clandestins que guide la passion partagée, tel tenait les comptes de la caisse commune alimentée par les cueillettes, les rapines diverses que nous écoulions au porte à porte ; les ventes de pissenlits, de jonquilles et de champignons, le marchandage de ferraille ou de peaux de lapins ont des mois durant tendu nos journées d’un même élan... pour enfin acquérir, au magasin d’articles de sport de la ville voisine, quinze tuniques qui allaient, nous n’en doutions pas, magnifier nos épaules encore frêles et nos féroces appétences.
 Philippe Marchal

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